9 Juin 2017
Coccinia grandis (tindola ou courge écarlate) - ผักตำลึง (pak tamlueng)
La courge écarlate (Coccinia grandis L.), ผักตำลึง (pak tamlueng) est une plante de la famille des cucurbitacées, classification: coccinia.
C’est une plante vivace, rendue envahissante par ses tiges rampantes et grimpante qui forment de nouveaux pieds [2] .
Coccinia grandis est une plante herbacée, grimpante ou rampante, vivace par sa racine tubérisée. C'est une plante dioïque (pieds mâles et femelles distincts).
Les tiges, glabres, à côtes longitudinales, peuvent atteindre 20 mètres de long. Elles sont dotées de vrilles simples axillaires. Lorsqu'elles rampent au sol, les tiges émettent à presque tous les nœuds des racines adventives, qui grossissent et se tubérisent, donnant naissance à autant d'individus et permettant ainsi une multiplication végétative efficace7.
Les feuilles, alternes, entières, ont jusqu'à 15 cm de long. Le limbe, cordé à la base, compte cinq lobes aigus. Le pétiole peut atteindre 5 cm de long.
Les fleurs, généralement solitaires, apparaissent à l'aisselle des feuilles. Unisexuée, à symétrie pentamère, elles ont une corolle campanulée, à cinq lobes ovales, de couleur blanche. Les fleurs mâles ont trois étamines, réduites à des staminodes dans les fleurs femelles. Ces dernières sont à ovaire infère.
Le fruit est une baie, ovoïde-oblongue, de 2,5 à 6 cm de long. La peau est lisse et de couleur d'abord verte à bandes plus claires, virant au rouge brillant à maturité. Le fruit contient de nombreuses graines de 6 mm de long environ.
Utilisation
Plante alimentaire
Les fruits peuvent être consommés crus ou cuits, aussi bien verts que mûrs. En Inde, les fruits verts sont ajoutés au curry. Les jeunes pousses de quarante à cinquante centimètres sont mangées comme légumes en Thaïlande cuits à la vapeur ou à l'eau. Ils accompagnent les plats de riz ou de nouilles.
Au Cambodge, où la plante est appelée "bas" (បាស), les feuilles sont consommées cuites dans les soupes épaisses "sâmlâ" (សម្ល)9.
Plante médicinale
Tous les organes de la plante, feuilles, tiges, racines, fruits, ont été utilisés dans les médecines traditionnelles en Afrique ou en Asie. La plante est réputée être laxative. Elle est parfois utilisée en interne dans le traitement de la gonorrhée. Les feuilles sont utilisées en cataplasme pour traiter les éruptions cutanées. Le jus des racines est considéré comme un traitement utile contre le diabète.
Selon l'Ayurveda, la racine a de nombreuses propriétés. C'est notamment un aphrodisiaque, elle arrête les vomissements et les pertes urinaires. Dans le médecine Unani, le fruit est aphrodisiaque, il apaise la soif et est utile pour traiter les troubles liés au foie et au sang.
Dans certains villages en Inde, on cultive Coccinia grandis pour ses vertus médicinales. Les tiges et les feuilles servent à réduire la tension artérielle et à soigner les abcès. Les racines ont la réputation de guérir les maladies liées aux problèmes du système endrocrinien, comme le diabète sucré. Cette plante guérirait l'inflammation des bronches, les mucoses respiratoires et les affections de la peau.
Propriétés
Par 100 g de partie comestible, les fruits contiennent : eau 93,5 g, énergie 75 kJ (18 kcal), protéines 1,2 g, lipides 0,1 g, glucides 3,1 g, fibres 1,6 g, Ca 40 mg, P 30 mg, Fe 1,4 mg, thiamine 0,07 mg, riboflavine 0,08 mg, niacine 0,7 mg et acide ascorbique 1,4 mg (Rubatzky, V.E. & Yamaguchi, M., 1997). On ne dispose d’aucune donnée fiable sur la composition des feuilles.
Cuisine
La courge écarlate se consomme cru. Les jeunes feuilles finement hachées dégagent une la saveur légèrement mentholée et citronnée.
Certains l’utilise pour préparer des sauces pour accompagner le poisson et les crustacés, comme celle du chef Marc Veyrat [1]
En Bosnie, on les mange cuites, En Angleterre, dans les environs de Ludlow, on servait à Pâques des pieds de porc farcis de lierre terrestre. Les villageois mangeaient parfois les galles arrondies et charnues qui se forment sur les feuilles.
แกงจืดตำลึงหมูสับ - Kaeng Cheut tam leung mŏu sap - Soupe de courge écarlate et porc émincé.
Autres données botaniques
Le genre Coccinia est placé dans la tribu Benincaseae et comprend environ trente espèces, toutes confinées à l’Afrique tropicale à l’exception de Coccinia grandis.
En Ethiopie, l’anchote (Coccinia abyssinica (Lam.) Cogn.) est cultivé principalement pour son rhizome tubérisé et charnu, mais ses jeunes pousses se consomment aussi comme légume cuit. Au Malawi, les enfants consomment les fruits de Coccinia rehmannii Cogn., même si on les dit susceptibles de provoquer des douleurs oculaires ; le tubercule féculent se mange grillé. Les feuilles de Coccinia trilobata (Cogn.) C.Jeffrey constituent un aliment de famine, mais certaines tribus du Kenya, par ex. dans la région du Mbeere, les utilisent parfois comme condiment. Les fruits seraient toxiques.
La culture
En début de culture, le tindola peut se planter en association avec le maïs ou d’autres espèces à cycle cultural court. Lorsque les boutures commencent à croître, il faut arroser tous les deux jours jusqu’à ce que les plantes se fortifient et qu’un arrosage deux fois par semaine suffise. On conduit les longues tiges le long d’un système de fils de fer verticaux et horizontaux reliés à des poteaux de bois.
On pratique un premier apport d’engrais entre les lignes environ quatre à six semaines après la plantation, lorsque les premières nouvelles feuilles et pousses apparaissent. Pour chaque plante, les paysans doivent employer jusqu’à cinq cents gramme d’engrais azoté, par ex. du nitrate de chaux. Une fois que les premiers fruits ont été récoltés, les plantes nécessitent un nouvel apport d’engrais, par ex. du diphosphate d’ammonium, qu’il faut épandre chaque mois.
Le désherbage se fait soit à la machette soit à la main, parce que le binage peut endommager les racines. Sur une culture établie, l’irrigation est nécessaire dès le début de la saison sèche pour prolonger la saison de récolte ; cependant, certains paysans préfèrent laisser une période de repos aux plantes, en attendant la venue des nouvelles pluies. Les feuilles se dessèchent pendant la saison sèche et il faut les ôter pour faire de la place aux nouvelles pousses. Cela est souvent réalisé en frappant sur la plante, ce qui force les feuilles à tomber. Il faut tailler régulièrement pour stimuler la repousse. Les branches les plus âgées se fanent et deviennent liégeuses et elles ne produiront plus de feuilles ni de fleurs. Pendant la saison sèche, lorsque la terre devient brûlante, il est recommandé de procéder à un paillage pour éviter que les plantes ne grillent.
Dans les pays où le tindola a été introduit et où il n’a pas de prédateurs naturels, il peut devenir une adventice gênante. Il pousse rapidement et ne tarde pas à recouvrir le sol et à étouffer les arbustes et les arbres d’une dense couverture. En venir à bout est un travail fastidieux ; il est difficile d’arracher toute la plante, parce que les morceaux de rhizome qui restent la régénèrent. C’est la raison pour laquelle les propriétaires terriens d’Australie qui ont cette plante sur leur propriété ont l’obligation légale de la détruire.
Notes
[1]
Recette de Marc Verrat
Ingrédients pour 4 personnes :
- 20 feuilles de courge écarlate ;
- 100 g de beurre ;
- 6 cl de fumet de poisson ;
- 1 c. à c. d’huile d’olive ;
- sel et poivre du moulin.
Préparation
- faire chauffer le fumet de poisson ;
- ajouter les feuilles ;
- laisser infuser 5 minutes ;
- mixer en incorporant le beurre et l’huile d’olive ;
- saler et poivrer.
- passer au chinois.
Cette sauce est délicieuse pour accompagner les filets de poissons cuits à l’unilatérale du cotés peau, servis sur des tomates concassées tièdes et du fenouil.
Les fleurs de courge écarlate peuvent être utilisées pour la décoration du plat.
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