Victime précoce de la mondialisation et d’un ivrogne...

Le cerf de Schomburgk (Cervus (Rucervus) schomburgki ou Rucervus schomburgki), fut victime précoce de la mondialisation et d’un ivrogne...

Ce grand cervidé à la ramure impressionnante pouvant comporter jusqu’à une trentaine de pointes vivait dans les plaines inondables du centre de la Thaïlande et peut-être au Laos et au Yunnan.
Au milieu du XIXe siècle, suite aux traités commerciaux avec les pays étrangers, ces plaines ont commencé à faire l’objet de culture Intensive de riz, produit d’exportation (avec le bois de teck) essentiel pour l’économie thaïlandaise. La réduction de son habitat et la chasse ont peu à peu décimé le cerf de Schomburgk dont les trophées à nombreuses pointes étaient très recherchés, car réputés pour porter chance et procurer protection et fortune. Quelques individus furent envoyés dans des zoos européens mais ne purent s’y reproduire. Des expéditions partirent à la recherche de cerf de Schomburgk, mais, mal renseignées ou peu compétentes, elles revinrent bredouilles.

Cette espèce a survécu en liberté jusqu'en septembre 1932. Le dernier mâle fut abattu par un officier de la police du Siam. 

On raconte que le dernier spécimen de cerf de Schomburgk s’ébattait en liberté dans le temple de Maha Chai, dans la province de Samut Sakhon, jusqu’à ce qu’un soir de 1938, malgré la clochette qu’il portait au cou, un ivrogne l’abatte à coup de gourdin croyant avoir à faire à un cerf sauvage.
Il ne subsiste qu'un seul exemplaire naturalisé en entier, conservé au Muséum national d'histoire naturelle à Paris.
L’espèce semblait avoir complètement disparue jusqu’à ce qu’un trophée de chasse récent de cerf de Schomburgk ne fut découvert en février 1991 par Laurent Chazée, un agronome travaillant pour l'ONU, et identifié dans une zone relativement reculée du Laos.

Sir Robert Hermann Schomburgk  est né à Freyburg en Saxe prussienne le 5 juin 1804  et mort à Schöneberg près de Berlin le 11 mars 1865 . Cet explorateur prussien, a pris la nationalité britannique. Anobli par la reine Victoria  il fut nommé consul général au Siam en 1857 ou il poursuivi, en parallèle à ses fonctions, ses études géographiques