29 Avril 2019
Près d'une semaine après les élections en Thaïlande, les premières depuis le coup d'État de 2014, on ne sait toujours pas quel parti pourrait bien former un gouvernement.
Jeudi, la Commission électorale (CE) a publié le décompte final des votes, montrant que le parti pro-militaire avait remporté le vote populaire…
Cependant, le décompte a été entaché par des préoccupations concernant des irrégularités de vote et les résultats officiels sont attendus pour le 9 mai 2019.
L'élection de dimanche avait été annoncée comme un retour à la démocratie pour la Thaïlande.
Mais l'armée a été critiquée pour avoir pris des mesures pour s'assurer de rester influente en politique, notamment en se réservant le droit de nommer les deux-cent-cinquante sièges à la Chambre haute.
Un système complexe d'attribution de sièges dans le parlement basé sur la répartition des voix, introduit par l'armée, signifie que le nombre de sièges dont chaque parti disposera en définitive reste flou.
Jonathan Head, correspondant de la BBC en Asie du Sud-Est, explique la complexité de ce qui vient de se passer en Thaïlande.
Lors des précédentes élections en Thaïlande, les résultats ont été plus rapides et plus clairs. Cette fois, la CE a des problèmes pour compiler les résultats des trois-cent cinquante circonscriptions.
Le taux de participation annoncé semblait également beaucoup trop bas, à soixante-cinq pour cent.
La CE a brusquement cessé de publier les résultats après le vote, n’a rien précisé le lendemain, a blâmé les médias en disant que leurs données étaient suspectes et a présenté des statistiques incohérentes lors du décompte final des votes.
Elle a annoncé que, avec cent pour cent des votes comptabilisés…
Le parti allié à la junte au pouvoir, Palang Pracha Rath, a obtenu huit millions quatre-cent milles voix.
Le parti Pheu Thai, parti de l'opposition allié à l'ex-Premier ministre exilé Thaksin Shinawatra, a remporté sept millions neuf-cent milles voix.
Tout cela n’est pas clair, pourquoi la CE, avec un budget si important et beaucoup de temps pour l’organisation, a eu tous ces problèmes. On a brièvement mentionné des attaques de piratage sur ses serveurs…
Mais les incohérences augmentant, le taux de participation à près de septante-cinq pour cent ont fait craindre au peuple que le décompte des voix ait été manipulé, une pétition demandant à ce que la commission soit licenciée a recueilli plus de huit-cent-milles signatures.
Le seul groupe international capable de surveiller les élections a vivement critiqué la piètre performance de la CE…
Le nouveau gouvernement ne sera pas formé avant que les résultats ne soient certifiés le 9 mai, ce qui laissera à la CE le temps d'enquêter sur les violations présumées des lois électorales et même de réorganiser les élections dans certaines régions, si nécessaire, ce qui c’est déjà produit dans certaines villes et villages...
Un vote des deux chambres du Parlement pour élire le prochain Premier ministre est attendu dans quelques semaines.
Le pari a toujours été que le Premier ministre Prayuth Chan-ocha resterait à son poste, car la constitution rédigée par l'armée accorde au Sénat plus de deux-cent-cinquante sièges nommé par la junte.
Mais les résultats non officiels montrent une possible majorité de sièges à la chambre basse pour une coalition de l'opposition à sept partis, dirigée par le parti pro-Thaksin Pheu Thai. Tandis que Palang Pracha Rath, un parti militaire, n’a pas à la majorité.
Cela signifie que même si le général Prayuth remporte le vote et devient Premier ministre, son gouvernement pourrait être paralysé au Parlement. Il y a de violentes négociations en coulisse pour obtenir le soutien des parties non engagées, comme Phum Jai Thai, avec son précieux bloc de plus de cinquante sièges.
ANFREL, le groupe de surveillance international, n’a cessé de qualifier ces élections de "non libres et peu équitables". Il critique vivement les avantages accordés au gouvernement militaire en place, l’information insuffisante des électeurs et les restrictions à la liberté d’expression.
Beaucoup de Thaïlandais soupçonnent que les élections ont été truquées, mais aucune preuve réelle de cela n'a été produite. En dépit des nombreuses irrégularités signalées, les observateurs électoraux expérimentés estiment que les résultats publiés reflètent probablement les préférences générales des électeurs thaïlandais.
Thaksin affirme qu’il y a eu des irrégularités dans le processus de vote...
Les élections dans la démocratie hybride en Thaïlande.
La commission électorale a perdu beaucoup de crédibilité et fera l'objet d'une surveillance étroite au cours des prochaines semaines afin de déterminer dans quelle mesure elle traite les plaintes de manière équitable et répartit les cent-cinquante sièges à la proportionnelle.
Les résultats présentés par la commission électorale ont suscité de nombreuses interrogations.
De nombreux jeunes Thaïlandais ont exprimé leur déception face à la performance remarquable du Palang Pracha Rath. Dans le nord-est rural, les partisans assidus de Pheu Thai / Thaksin ont été consternés par la performance beaucoup plus faible de leur propre parti…
Tout va se jouer maintenant dans les six prochaines semaines. Dans l'état actuel des choses, la coalition anti-militaire estime avoir la majorité à la Chambre basse et ne peut pas empêcher le général Prayuth de jouer le rôle de premier ministre, mais elle peut l'empêcher de gouverner.
Ses partisans estiment que les élections leur ont donné au moins le mandat d'empêcher les militaires de continuer à diriger le pays et d'imposer un compromis différent.
Si la CE modifie de manière significative le nombre de sièges actuel, soit en calculant le nombre de sièges sur la liste des partis, soit en éliminant les infractions au règlement électoral, il faut s'attendre à un tollé général.
Si le parti pro-militaire persuade les députés de quitter le côté de l'opposition, de bloquer une éventuelle majorité de l’opposition, il pourrait également y avoir une colère publique.
Mais peu de gens croient qu'il y aura une répétition des manifestations de rue et de la violence des années précédentes.
Les Thaïlandais sont généralement déçus par les résultats de ces manifestations. Il y a maintenant de nouvelles forces politiques qui recherchent différentes manières d'exprimer leur dissidence...
Un risque plus grand est la possibilité d'un autre coup militaire, s'il y a une impasse au Parlement. Le commandant actuel de l'armée a laissé entendre que l'armée ne soutiendrait en aucun cas un gouvernement lié à Thaksin Shinawatra.
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