La robe de moine, appelée ka sa wa phat (ผ้ากาสาวพัสตร์ ) remonte à l'époque de Bouddha. Ce serait lui qui l'aurait présentée aux premiers moines. La "triple robe" comprend un vêtement intérieur (antaravasaka), une robe supérieure (uttarsanga) et une robe extérieure (sanghati). Les religieuses portent en plus un gilet ou un corsage (samkacchika) et un vêtement de bain (udakasatika) qui constituent en tout sa "robe à cinq volets".
Le gilet a la taille d'un sarong. Il est fixé à la taille avec une ceinture plate.
La troisième robe, la robe extérieure (sanghati), n'est pas souvent mentionnée, mais a été autorisée par le Bouddha pour une utilisation supplémentaire pendant la saison froide. Ces robes mesurent environ deux mètres sur trois. Contrairement à la robe supérieure qui n’est constituée que d’une couche, la robe extérieure en a deux. C'est le vrai sens du terme "la triple robe".
Selon la tradition pali, six types de tissus sont autorisés pour confectionner les robes de dessus et de dessus: fibres végétales, coton, soie, poils d'animaux (comme la laine, mais pas humains), chanvre et un mélange de tout ou partie d'entre eux.
Selon le Vinaya-pitaka, le Bouddha a demandé à son chef adjoint Ananda de concevoir un modèle en forme de rizière pour les robes. Ananda a cousu des bandes de tissu représentant les rizières en un motif séparé par des bandes plus étroites pour représenter les chemins entre les rizières.
À ce jour, de nombreux vêtements individuels portés par les moines de toutes les écoles sont constitués de bandes de tissu cousues ensemble selon ce modèle traditionnel. Il s’agit souvent de bandes de cinq colonnes, bien que parfois sept ou neuf bandes soient utilisées.
La robe monastique bouddhiste est polyvalente. Elle peut être utilisée comme couverture, siège, tapis de sol, couvre-chef, brise-vent, etc. Elle est facile à nettoyer et à réparer. C'est peut-être le plus ancien style vestimentaire encore à la mode après 2 500 ans.
Autrefois
Récupération du tissu mortuaire pour la confection de la robe
Autrefois les moines bouddhistes devaient trouver des vêtements usés pour confectionner des robes et coudre les leurs, et récolter un tissu qui n'avait pas de propriétaire, comme par exemple le tissu utilisé comme linceul pour les morts.
Travail collectif pour la confection de la robe
Il était considéré comme un devoir important pour les moines de s’entraider pour réaliser la robe.
Teinture des robes avec le si rak
La robe de moine devait être préparée dans la période allant du jour de la fin de la nuit du 11e mois au 15e jour du 12e mois lunaire, appelé la robe royale (G-Won-Gan)
Le colorant
Dans la tradition bouddhiste, le colorant pour robe peut être obtenu à partir de six types de substances : racines et tubercules, les plantes, les écorce, les feuilles, les fleurs et les fruits qu'il faut faire bouillir longtemps dans l’eau.
Sept couleurs sont interdites : le vert, comme la jacinthe d'eau, le jaune, le rouge, comme l'hibiscus, la couleur safran (rouge et jaune mélangé), le noir, le rouge foncé, la couleur rouille, comme les vieilles feuilles en automne, le rose , comme la couleur du lotus. Les couleurs interdite sont donc : noir, indigo, jaune, rouge, magenta, rose et rose clair.
Le jaquier
Le jaquier (Artocarpus heterophyllus), orthographié aussi de façon fautive jacquier, est appelé khanun (ขนุน) en thaï et bak mi (บักมี้), voire mi (มี้) en thaï isan (voir notre article Particularités et expressions de l'Isan).
Son nom en français, jaque, dérive du portugais jaca provenant lui même de chakka, le nom de la région de Malayalam en Inde.
Le jaquier - Artocarpus heterophyllus
De forme ovale, recouvert de petits picots, il renferme une chair blanche voire jaune, des graines comestibles au goût proche de la fécule, un peu sucrée. Ce fruit exotique regorge de vitamines, minéraux, fibres et donne de l'énergie. On le cultive dans les forêts tropicales du Brésil, d'Inde, de Madagascar, de Malaisie, de La Réunion et de Thaïlande.
II se consomme cru ou cuit (grillé ou bouilli), on le trouve en boîte de conserve et sous forme de compléments alimentaires. Il rentre dans la composition de certains plats traditionnels et sa teneur en fécule permet de l'utiliser en farine. Lire notre article sur le jaquier sur www.safarine.com
Le si krak
À partir de la sciure du bois du jacquier, on extrait un colorant jaune appelé si krak (สีกรัก) utilisé pour colorer les soies et les robes des prêtres bouddhistes.
L'avis d'un moine vénéré...
Luang Pu Man
La couleur de la robe des moine, de la méditation est douce
La couleur du cœur du jaquier et la couleur orange foncé sont basée sur le Pali
C'est une occasion pour nous d'étudier les paroles de Luang Pu Man à propos des traditions des moines bouddhistes.
Il dit que cette couleur est la couleur du jaquier.
La couleur des habits des moines est la couleur du jaquier et la couleur orange foncé.
Et nous demandons si ce n'est pas tout simplement jaune ?
La couleur de l'adultère, de la maîtresse peut elle être la couleur de Bouddha ?
Luang Pu dit : la couleur de l'adultère, de la maîtresse, ce sont ses paroles.
Les vêtements jaune ordinaire, Luang Pu les qualifie de la couleur de l’adultère.
La couleur de la femme adultère, comment peut elle être la couleur du Bouddha ?
La couleur précise de la robe est la couleur du jaquier, si on y réfléchi bien.
Ainsi parle Luang Pu Man
Luang Ta Phra Maha Buanyan Sampanno
Autres traditions
Moines coréennes
Les robes de couleur épice (nuances de curry, cumin, paprika, safran) se rencontre un peu partout en Asie du Sud-Est, les jaune vif en Chine, les noires, les marron, les grises au Japon et en Corée, les marron dans la région du Tibet et dans la diaspora tibétaine, les blanches ou les roses chez les femmes du courant Theravada, où qu’elles se trouvent.
Héritage de l'hindouisme
Sâdhus, des saints hindouiste en robe orange.
Les moines bouddhistes portent des robes safran (orange) car c’était une tradition hindoue plus ancienne qu’ils appréciaient et ont adoptée. Cependant le symbolisme de la couleur orange représentant le feu sacrificatoire rituel, est absent dans les textes bouddhistes alors qu'il est discuté en détail dans les textes hindous. La plupart des bouddhistes ignorent tout de cette signification En effet la plupart des bouddhistes vivent en dehors de l'Inde et ont oublié que le bouddhisme faisait (et fait ?) plus ou moins partie de l’hindouisme.
Sikrak court métrage, médaille d'or nationale de l'année 2017
Un mélange de tradition et de préoccupation écologique moderne... NB : les sous-titres peuvent être traduits par Google translate sous Chrome.